Belgomania

Du 05 avril
Au 25 mai

Focus sur la photographie émergente de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Belgomania est une immersion dans la diversité et la richesse de la jeune photographie belge, notamment celle de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
À travers les regards singuliers de Laetitia Bica, Julie Calbert, Lucas Leffler, Léonard Pongo, Stéphanie Roland, Laure Winants, et du duo Solal Israel et Téo Becher, cette exposition collective inédite explore un large spectre de thématiques telles que la mémoire, le territoire, l’environnement et la matière. Entre expérimentations visuelles et récits poétiques, chaque artiste nous propose des questions ouvertes sur la complexité des réalités sociétales et environnementales de notre monde contemporain.

Cette exposition est proposée avec le soutien du Centre Wallonie-Bruxelles Paris et Wallonie-Bruxelles International.

Informations pratiques

Exposition du 5 avril au 25 mai dans 2 lieux: retrouvez Téo Becher et Solal Israel, Laure Winants, Lucas Leffler et Laetitia Bica au Séchoir Port-Boinot, et Julie Calbert, Léonard Pongo et Stephanie Roland au Pilori
Du mardi au samedi de 13h30 à 18h30 (ouverture du Séchoir à 14h)
ENTRÉE LIBRE & GRATUITE
© Laetitia Bica Dispersion 6 1

Laetitia Bica
Dispersion

La série Dispersion est issue de la recherche de Laetitia Bica sur les bassins miniers du Nord de la France explorant trois pistes principales : l’accumulation documentaire de traces iconographiques in situ, l’interprétation de données par l’imagerie scientifique au cœur des laboratoires de TISBio Traitement du signal et de l’image pour la biologie à l’Université de Lille, et la création plastique, proposée comme prolongement des résultats obtenus.
Sa démarche interroge la colonisation des écosystèmes des terrils par dispersion biologique d’espèces végétales exotiques, favorisant la diversité et engendrant un changement global sur les sols miniers, plus particulièrement l’espèce Glaucium Flavum, ou pavot cornu jaune, cette espèce, extrêmement toxique, importée des pourtours méditerranéens par les mouvements de population.

Julie Calbert
Êkhô

Êkhô est une série composée de tirages, d’installations et d’objets liés au paysage. Les dimensions comme les échelles d’observation varient de l’horizon au microscope, et l’agencement dans l’espace rythme notre regard, du plus lointain au plus proche de la matière.
Julie Calbert poursuit un geste propre à son travail : la mise en culture photographique. Les teintes, choisies ou accidentelles, nous renvoient au tableau des éléments avec ses ors, argents, bleu de méthylène, verts oxydés ou noirs charbonneux. De l’iconographie scientifique elle emprunte la classification en planches, lamelles et clichés, puis articule ses images en série pour souligner tant leur périodicité que propriétés chimiques.
En grec ancien êkhéô (« d’où vient l’écho ») signifie aussi bien faire du bruit que résonner, il signifie exactement « rendre un son ». Ici Julie Calbert passe à travers la surface, pour nous donner à voir un paysage fragmenté, qui sourde, oscille et vrombit en silence, à l’image des silhouettes féminines qui ponctuent sa série. (Texte : Myriam Pruvot)

juliecalbert02
Lucas Leffler Zilverbeek 07

Lucas Leffler
Zilverbeek

Zilverbeek est un projet entamé en 2017 qui documente l’histoire d’un ruisseau situé à Anvers (Belgique) et dans lequel on pouvait récupérer du métal argentique à partir de ses boues.
Depuis les années 1920, l’usine belge Gevaert a écoulé accidentellement des tonnes d’argent dans ce ruisseau, comme sous-produit de sa production de pellicules photographiques. Les boues du ruisseau étaient alors colorées en noir par l’argent, ce qui lui valut le nom de « Zilverbeek » (le ruisseau d’argent).
Après une première approche documentaire qui prit la forme d’une publication en 2019, une recherche expérimentale fut développée afin de réaliser des tirages argentiques à partir des boues issues du ruisseau. Imaginant cette boue polluée comme une émulsion photosensible, le projet met en lumière une forme de toxicité liée à la production d’images et réactive cette histoire industrielle en lui donnant un aspect fabuleux.

Léonard Pongo
Primordial Earth

Primordial Earth est un projet en cours qui s’éloigne des récits photographiques traditionnels. Léonard Pongo utilise la photographie comme un outil pour voyager à travers le paysage congolais et créer des objets visuels inspirés par les traditions, le symbolisme, l’artisanat et les mythologies congolaises.
Il présente le paysage naturel varié du pays comme un personnage doté d’une volonté et d’un pouvoir propres, comme un livre ouvert qui raconte l’histoire de l’humanité et de la planète, avec le Congo en son centre. L’espace représenté devient un conte allégorique qui tourne autour de trois thèmes centraux : la genèse, l’apocalypse et l’éternel retour. Mettant en scène différentes phases de l’évolution de la vie sur la planète, ce conte questionne notre relation à la nature et illustre un cycle constant de vie, de mort, de destruction et de recréation dans le cadre d’un cycle naturel qui trouve son origine au Congo.
Primordial Earth : Inhabiting the Landscape est un court métrage qui présente le paysage congolais comme une allégorie de la vie et de la mort sur la planète et questionne les origines de la vie, en proposant de voir la RDC comme son origine possible.

© Leonard Pongo Primordial Earth 02
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Stéphanie Roland
Terra Nullius

À l’heure actuelle, il existe encore des territoires, habités ou non, qui ne relèvent de la souveraineté d’aucun état. Ils sont appelés Terra nullius, terres n’appartenant à personne.
Stéphanie Roland nous invite à découvrir l’un de ces territoires sans maîtres – La Terre Marie Byrd, en Antarctique – par l’intermédiaire de vues générées lors de voyages de l’artiste dans des logiciels de cartographie virtuelle. Les jeux de superpositions des textiles dans l’espace d’exposition font écho à sa plongée dans les couches topographiques de ce no man’s land.
Très isolée, cette terre s’érige dans la brume tel un fantôme apparaissant le long de côtes abandonnées.

Laure Winants
Cristallisation

Empreinte du temps et du continuum par le prisme de la lumière 2024.
Le projet de recherche transdisciplinaire Time Capsule combine un récit d’anticipation avec une étude des instruments de mesure du temps via le prisme de la lumière. Le temps fait lumière.
Ce projet s’inscrit dans la continuité de la recherche Time Capsule (phase I) sur les bulles d’air dans les carottes de glace comme capsule temporelle. L’amorce de ce projet étant l’émerveillement face à ces échantillons intacts de l’histoire des millénaires. Grâce à un dispositif expérimental, où la glace devient optique, le temps se révèle par le prisme de la lumière. 
Dans ce volet Cristallisation, le temps est capté dans les cristaux de glace de mer. Une correspondance s’est tissée avec les chercheurs afin d’étudier la couleur imprimée et la correspondance chimique. Une question centrale guide son travail : quelles traces la lumière peut-elle révéler ?

© Laure Winants Cristallisation 2
©Teo Bechet et Solal Israel Les Fulgurees 02

Téo Becher & Solal Israel
Les fulguré·e·s

Une personne est dite fulgurée lorsqu’elle est frappée par la foudre, sans en mourir. À l’inverse, le terme foudroiement implique la mort, généralement sur le coup.
Le 2 septembre 2017, un groupe de personnes fut frappé par la foudre lors d’un festival à Azerailles en Meurthe-et-Moselle. Nous avons rencontré ces personnes, en leur proposant de réaliser un portrait, puis de photographier un détail de l’endroit où la foudre a frappé leur corps et enfin un objet important en relation à cet événement.
Elles furent toutes fulgurées et firent face à des séquelles très variées, le corps réagissant différemment en fonction de chaque personne, de chaque histoire. Les traces physiques – brûlures superficielles, parfois sous la forme de fougères ou « figures de Lichtenberg » –, laissent assez rapidement place aux conséquences neurologiques et psychologiques, plus tenaces.

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